Focus sur la filière viande en Boischaut Sud : analyse préalable et mise en place d’un dispositif de coopération entre acteur

Vaches

Le Pays de La Châtre en Berry dont l’agriculture se caractérise par une dominante de polyculture élevage bénéficie d’une culture de marché de plein vent marquée et d’une tradition commerciale en filières courtes. Dans le souci de promouvoir l’approvisionnement local de la restauration collective notamment, l’Adar s’est intéressé aux pratiques des commerçants du territoire. L’hypothèse posée était qu’une grande majorité des artisans de la viande se fournissait en bêtes locales, sans passer par un tiers.

De l’étude des pratiques des bouchers abatteurs…

Afin d’approfondir les connaissances sur ces pratiques, une stagiaire a pu mettre en relief les motivations et fondements des coopérations entre artisans et éleveurs. Il a ainsi été mis en évidence que la présence d’un outil d’abattage et la proximité entre éleveurs et artisans concourraient de toute évidence à l’activité des bouchers abatteurs. Les caractéristiques partenariales entre ces deux types d’acteurs viennent également en expliciter l’existence. La dimension humaine et la qualité relationnelle entre les individus justifient une démarche souple, basée sur la confiance (pas de formalisation de la relation partenariale).

La reconnaissance réciproque du métier et du savoir-faire de son interlocuteur est l’autre aspect d’importance qui vient étayer cette pratique partenariale. Alors que l’argument économique n’est pas la motivation première (malgré la plus-value financière reconnue par l’éleveur), le fait d’avoir un retour sur la qualité de la bête après abattage et la complémentarité des métiers motivent directement ces collaborations.

Pour autant il n’y a pas de dynamique collective avérée. Les relations sont bilatérales et la valorisation de l’achat en local ne se fait que de manière très confidentielle auprès d’une clientèle propre à chaque boucherie. Pas non plus de communication sur l’origine de la viande auprès d’un large public.

… à l’instauration d’un dialogue multi-acteurs

Un groupe de travail avait été constitué autour du travail de stage afin de garantir une certaine objectivité et l’exactitude des éléments concernant l’organisation de la filière en Boischaut sud. Ce groupe, aujourd’hui étoffé, rassemble des représentants de la chambre d’agriculture et de la chambre des métiers et de l’artisanat, la présidente du syndicat de la boucherie, le responsable de l’abattoir pour la communauté de communes, la chargée de mission de la Coobof et le Président de l’Adar-Civam.

En s’appuyant sur des entretiens approfondis menés au cours de l’année auprès des acteurs de la filière (gestionnaires de l’abattoir, associations de producteurs, éleveurs, techniciens des chambres consulaires, etc) nous avons pu ensemble partager un état des lieux de la filière viande sur le territoire et cibler 4 thématiques phares représentant un enjeu de développement : la formation (mise en lien des formations de l’agriculture et de l’artisanat), la communication, la qualité, l’offre et la demande. Une projection en actions sera validée début 2015 par le groupe de travail pour approfondir les connaissances sur la filière au regard de ces 4 entrées thématiques, en vue de la dynamiser.

La représentante de la Coobof (Fédération des coopératives et groupements de bouchers charcutiers) ayant participé à un groupe de travail souligne que « en l’état actuel des choses, il est important de saluer l’implication des différents partenaires présents autour de la table. Contrairement à certains départements, les échanges se sont faits dans un climat constructif, où on a pu remarquer l’intérêt porté à cette réflexion par l’ensemble des acteurs présents.
Aujourd’hui, il me semble que tous les partenaires sont d’accord pour travailler main dans la main, en tenant compte des contraintes de chacun et en tentant de développer des synergies communes. »

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