Un projet qui vise à renforcer l’identité du territoire agricole du Pays de Figeac et à en développer l’économie.
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Contexte local
Le Pays de Figeac est une zone rurale dominée par une agriculture d’élevage extensif, principalement bovins lait et bovins viande. La population est ancrée dans une tradition agricole qui fait de ce secteur un levier social et économique du développement territorial.
Le territoire a été fortement impacté par la crise de la « vache folle » (1996 et 2000) entrainant une chute considérable des prix, des flux commerciaux et des abattages. Parallèlement, les actifs agricoles n’ont cessé de diminuer et le territoire souffre d’une problématique d’installation. Les producteurs cherchent à compléter leur revenu. Les circuits courts se développent peu et de manière individuelle hormis l’initiative Ferme de Figeac qui a développé des démarches collectives de circuits courts notamment via les magasins de producteurs ouverts sur le territoire. Les produits de qualité locaux sont, en général, peu identifiés (pas de produits d’appellation d’origine).
Néanmoins, ce territoire rural connait, un regain d’attractivité et de création d’emploi, notamment dans le secteur industriel (aéronautique). La population augmente à nouveau.
L’initiative a été motivée par trois convictions initiales sur la question du développement des territoires ruraux :
Les territoires sont une échelle pertinente de réflexion et d’action pour accompagner le développement, notamment le développement endogène souvent négligé dans les analyses macroéconomiques .
Pour rester dynamiques, les territoires ruraux ne peuvent se contenter des financements palliant leurs fragilités mais les acteurs doivent développer des activités et des fonctions productives et utiles à la société .
Le décloisonnement des approches métiers (verticales) vers des approches territoriales (horizontales) associant les différents acteurs (publics, privés, civils) est porteur de développement.
Descriptif de l’initiative
En 2010 dès le lancement de la réflexion autour du développement agricole, le syndicat mixte du pays de Figeac s’oriente vers un travail de fond et transversal. Il n’était pas question de réaliser quelques actions ciblées telles qu’un guide des producteurs locaux ou une mise en relations cantine/producteurs locaux mais bien de construire, en amont, un projet politique territorial sur la question de l’alimentation. Les étapes diagnostic, enjeux, stratégie et plan d’action n’ont volontairement pas été réalisées au préalable. Dès le départ, l’objectif était de co-construire les fondements de cette démarche avec les acteurs du territoire.
L’énergie s’est alors concentrée sur l’organisation d’actions de mobilisations des acteurs locaux pour se mettre d’accord sur les grands principes du projet de politique alimentaire local. Pendant un an et demi, environ 80 personnes se sont rencontrées mensuellement pour travailler collectivement. Ces réunions ont donné naissance au projet « Terres de Figeac : la Mêlée gourmande ». A cette étape, il se matérialise par un document fondateur (le projet politique) et une déclinaison du projet en 7 familles d’acteurs locaux concernés par l’alimentation (producteurs, relais associatifs, consommateurs, restauration collective, restaurateurs, métiers de bouche, distributeurs ou commerçants) s’appuyant chacune sur une charte et un cahier des charges co-construits. Ils ont pu, par exemple, définir collectivement des notions clés, telle que la « qualité » ou encore la « proximité ». Ces acteurs s’engagent sur le respect des chartes et cahiers des charges dans une logique de démarche de progrès.
Les acteurs institutionnels n’ont, volontairement, pas été sollicités pour cette étape d’émergence et de construction du projet politique afin de garantir l’ascendance de la démarche et son appropriation par les acteurs.
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Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui hésite à se lancer ?
« Avant tout, il ne faut pas avoir peur de se lancer, ni de se « louper ». Ce sont des actions complexes avec une forte charge de travail mais c’est aussi une aventure collective au service d’un nouveau mode de développement. Les territoires de projet (Pays, PNR) sont des lieux privilégiés pour monter ce type de projet car ils présentent une certaine neutralité et transversalité. L’essentiel est d’être capable d’imaginer et d’initier. »
Bénédicte Dupré, ancienne directrice du Syndicat Mixte du Pays de Figeac, consultante en innovation et coopération territoriale